MAJ le 07/05/2020. Initialement prévue pour 1er janvier 2021, la nouvelle réglementation a été décalée au début 2022 suite au retard pris par la phase de concertation et par la crise du coronavirus.
Le secteur de la construction est à l’origine de 40% des émissions de CO2, c’est pourquoi il doit poursuivre et accélérer ses efforts pour répondre à d’importants enjeux climatiques, et à un besoin de logements toujours croissant. La règlementation thermique RT2020 (renommée Règlementation Environnementale RE2020) à venir s’inscrit pleinement dans ce contexte d’urgence.
Depuis près de 15 ans, le groupe TRECOBAT a prouvé au fil des évolutions règlementaires (RT 2005, Bâtiment Basse Consommation BBC, puis RT 2012) sa capacité à anticiper et à innover en ce qui concerne la performance énergétique dans la construction de maisons individuelles. Il s’apprête désormais à relever le challenge de la RE2020, avec l’ensemble de la filière bâtiment. Faisons le point sur ce qui va changer avec l’arrivée de cette nouvelle règlementation.
RE2020 : la notion « d’empreinte carbone » intégrée
A partir de l’été 2021, la RT2012 laissera place à la RE2020 : elle s’imposera aux constructeurs de maisons individuelles sous forme d’un label E+/C- qui s’articulera autour de deux pôles :
- « E » comme « Energie » : réduire la consommation d’énergie dans les maisons, et faire en sorte que la maison devienne auto-suffisante (capable de produire la quantité d’énergie dont le foyer a besoin)
- « C » comme « Carbonne » : c’est un point-clé de la réforme, qui consiste à évaluer l’empreinte carbone du bâtiment et des aménagements paysagers tout au long de son cycle de vie
2 échelles d’évaluation sont utilisées :
- Energie niveau 1 (peu ambitieux) à 4 (maison autonome)
- Carbone niveau 1 à 2 (faible impact environnemental)
Les modes de calcul sont toujours en cours d’élaboration par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, et particulièrement la Direction de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Paysages – ses conditions devraient être restituées dès l’été 2019.
C’est toute la filière construction qui est en pleine ébullition pour constituer une base de données (INIES) de fiches de déclarations environnementales et sanitaires (FDES pour les matériaux) et PEP écopassport (pour les équipements). Ces informations permettent aux constructeurs d’évaluer précisément l’impact environnemental de leurs projets en phases construction et exploitation (sur une durée de vie de 50 ans).
La nouvelle règlementation RE2020 et son volet Carbone auront des retombées sur toute la filière bâtiment : développement des constructions à ossature bois, usines de production de briques à 100% en électricité renouvelable, béton cas carbone*, économie circulaire (Cradle to Cradle), investissements dans des solutions de type « puits de CO2 » chez les principaux émetteurs, relocalisation des productions (filière courte), etc.
(*Voir article de presse : TRECOBAT et POINT P récompensés par le prix SNBPE sur le concours E+/C- grâce à l’utilisation de béton bas carbone)
RE2020 : l’autoconsommation à l’horizon
La production et la consommation domestique d’électricité renouvelable deviennent incontournables pour atteindre le niveau Energie E3 ou E4. Néanmoins il ne s’agit plus de revendre son électricité puisqu’elle devra être auto-consommée pour couvrir en partie (niveau E3) ou entièrement (niveau E4) les besoins annuels de la maison.
Les constructeurs pourront proposer à partir de 2020 l’utilisation de panneaux photovoltaïques comme solution. En addition à un système de gestion intelligente de l’énergie (« Smart Grid » pour optimiser leur rendement), ils permettront de produire l’électricité nécessaire à certains équipements de la maison : appareils en veille dans la journée (TV, box ADSL, …), ballon d’eau chaude sanitaire, climatiseur en été, ou encore départs différés d’appareils électroménagers.
Les technologies de stockage de l’électricité (batteries et onduleurs intelligents « Smart Inverters ») manquent encore de maturité industrielle et d’expérimentations pour être utilisées en maison neuve dès 2020. Ce sont cependant des sujets sur lesquels travaillent les constructeurs à travers des programmes de recherche tel que COMEPOS.
Le confort et la qualité de l’air intérieur enfin pris en compte !
Les habitants ont des attentes très fortes sur leur confort intérieur, notamment en période estivale – et quelle que soit la région où ils vivent. La RT2012 n’a jamais vraiment tenu compte de ce critère dont la définition remonte à la RT2005 (TIC : température intérieure de confort). La RE2020 va tenir compte d’un nouvel indicateur plus proche du ressenti réel lié aux risques de surchauffe à l’intérieur du logement : la DIES (Durée d’Inconfort d’Eté Statistique).
Ces dernières années, les connaissances en matière de qualité d’air intérieur se sont fortement développées. Les constructeurs se soucient désormais des concentrations de polluants, de leurs effets sur la santé et sont pleinement conscients des enjeux majeurs de santé publique. De nouvelles exigences liées au dimensionnement et au contrôle des installations de ventilation seront introduites dans la RE2020. Certains industriels font déjà preuve d’innovation sur les groupes de ventilation, les réseaux et la circulation d’air, et l’intelligence associée à des capteurs de mesure de qualité de l’air en continu.
Le groupe TRECOBAT propose déjà, depuis l’été 2018, des solutions technologiques alliant confort d’été (en particulier dans les chambres), et qualité d’air intérieur grâce à une ventilation par insufflation (VMI) utilisée avec un système de chauffage/rafraichissement : la fraicheur à l’état pur !
La gestion des déchets de chantier
De par son partenariat avec le réseau Geode environnement (spécialisé dans le tri, la collecte et la valorisation des déchets de chantier), Trecobat agit en véritable précurseur quant à la gestion de ces derniers. En effet, le groupe adopte un comportement exemplaire dans ce domaine depuis 2011.
La RE2020 ne devrait pas imposer de nouvelles obligations aux constructeurs de maisons en matière de gestion des déchets mais ce genre de démarche éco-responsable est fortement encouragée.
De nouvelles obligations devraient voir le jour dans les mois à venir pour les industriels et producteurs de matériaux.
Maison RE2020 vs maison passive : un match gagné d’avance ?
La maison dite « passive » fait référence au label allemand « Passivhaus » et repose sur un concept de construction très basse consommation. Quelques éclairages sont tout de même nécessaires par rapport à la future RE2020.
La RE2020 aura des exigences concernant l’isolation thermique et l’étanchéité à l’air mais moindres que celles de la maison passive. Ces exigences auront pour objectif de réduire de 50% la consommation de chauffage et les couts de maintenance associés. Ces dépenses ne représentent pas plus de 20% du budget énergie d’une maison RE2020. Il restera toujours à prendre en compte la production d’eau chaude sanitaire et la ventilation, et la consommation des appareils domestiques.
L’impact de la maison « passive » représente moins de 20% de l’investissement initial, que les économies sur le seul poste chauffage ne permettent pas d’amortir. Ce référentiel contrairement à la RE2020 :
- n’impose rien concernant la réduction de l’empreinte carbone de la construction
- prive les architectes de leur liberté de création (conception bioclimatique)
Le terme de maison passive bénéficie d’une connotation premium mais l’approche RE2020 est économiquement bien plus viable. Les couts liés aux niveaux E3 et E4 devraient baisser significativement en 2021 avec la montée en puissance de la RE2020.
Transformation digitale : la maquette numérique au service de l’environnement
Des changements conséquents sont donc à prévoir sur les matériaux, matériels et modes constructifs. Les métiers de la construction se digitalisent et cette transformation doit se poursuivre pour le traitement des données nécessaires pour : optimiser les empreintes énergétiques et carbone dès la phase conception, accompagner des compagnons sur chantier pour une meilleure qualité d’exécution.
L’exploitation de ce volume très important de données ne peut se faire avec les outils de modélisation traditionnels. Ainsi le BIM (Building Information Modeling) est une réponse logicielle et organisationnelle parfaitement adaptée à ces enjeux : c’est une maquette numérique recensant tous les éléments nécessaires à la conception et à la réalisation de la construction. Elle est partagée sur une plateforme où chacun des acteurs du projet y apporte sa contribution tout en supprimant les tâches répétitives. C’est une démarche nouvelle pour le secteur du bâtiment, qui permettra de rechercher pour chaque projet un optimum E+/C-, de réduire les délais de construction et les déchets de chantier.
Plusieurs start-up du numérique peuvent proposer des solutions pour optimiser les transports, la gestion de l’eau et des déchets en phase construction, etc. D’autres application, comme NESTOR (développée par le groupe TRECOBAT), présentent un carnet d’entretien numérique pour rendre durable la performance énergétique et celle de la ventilation en phase d’exploitation de la maison.
En savoir plus :